Récit de mon MaMA : Jour 2 ou comment devenir pro du surf concert
Pour ce deuxième jour du MaMA Festival, on a arpenté cette fois en live les rues et les salles de Pigalle. Mais comme le temps nous était compté, on s'est lancé dans un surf concert frénétique. On vous explique comment. (attention, il y a beaucoup de texte à lire !).
Un nouvelle manche du championnat de surf concert
Avec cette première réelle journée, enfin soirée puisque avant hier j’étais chez les Chirac, mon sport préféré a pu commencer : Le Surf Concert.
À l'instar de nombreux autres festivals, le MaMA rassemble sur quelques jours tout un tas de live et autres rencontres et set monumentaux.
Ici, comme souvent, l'objectif est de vivre un maximum de précieux moments de partage avec les artistes.
En cela, le MaMA constitue une nouvelle manche du championnat de surf concert. Et j'adore ça.
On entre dans le dur de la compétition
Le surf concert est une spécialité qui s'exprime pleinement au MaMA. Elle consiste à passer d’une salle de concert à l’autre en enchaînant les performances live.
Comme les concerts se déroulent à des endroits différents et à des horaires différents, l’objectif est d’en perdre le moins de miettes possibles si l’on en veut pour son argent.
Les plus grands champions de surf concert sont capables d’enchaîner une bonne dizaine de concerts dans la soirée.
On soupçonne même à une époque, certains rois du surf concert d’avoir crée des algorithmes qui leur permettaient d’optimiser au plus fin leur surfing.
Mais la Fédération Internationale de Surf Concert a sévit il y a quelques années pour mettre fin à ce qui pouvait être considéré comme de la triche voire une certaine forme de dopage.
Le MaMA a du appliquer dès lors une directive simple.
Elle consistait à programmer des concerts en même temps afin de réduire la tendance au surf concert illégal, qui hélas poussait des athlètes à pointer dans une salle puis à en sortir quasi immédiatement pour pointer dans une autre salle et augmenter artificiellement leur score.
Désormais le surf concert est strictement encadré
Heureusement cette époque est révolue, et le surf concert légal s'est imposé. Il n'y a donc plus aucune suspicion possible concernant les scores des athlètes.
Et puis de toute façon les officiels de la FISC, la Fédération Internationale de Surf Concert veillent. D'où cette maxime :
Où que tu ailles, le FISC veille et te surveille
Une soirée de surf concert au MaMA Festival
Revenons maintenant sur la soirée du 17 octobre. Hier soir, je l'avoue, j’ai été loin de mes meilleures performances de surf concert.
Manque d’entraînement dû à une soirée de non concert avant hier à cause des Chirac ?
J'y vois peut-être une autre explication.
Pour ma gouverne maintenant que mon centre d’entraînement est à plus de 25 km de paris, non loin du Camp des Loges, je me dois désormais de prendre en compte une variable qui auparavant m'était insignifiante lorsque pour moi la civilisation s'arrêtait aux portes du Périphérique.
Le temps de déplacement.
D'autant plus que ce temps de déplacement doit être pris en compte sur la base de la doctrine du Saint-Trajet-Low-Carbone prônée par Soeur Anne Hidalgo, grande prêtresse du pire.
Par conséquent, mon temps de transport s’en retrouve considérablement augmenté ce qui implique de réduire mes horaires de fin de surf concert (à moins de faire du surf couching).
Ainsi, là où dans mon cas un surf concert pouvait se terminer vers 00:30 voire 01:30 avant l’ère Hidalgo, il doit désormais se stopper entre 22:30 et 23:30.
C’est le prix du progrès.
Mais l’inconvénient est de réduire ma plage de surf concert de 1,4573. La FISC ne prend pas encore en compte ce handicap dans le classement international, mais j'avoue faire le forcing auprès de la fédération pour qu'un rattrapage de points soit permis à l'avenir.
Compte rendu de la soirée de surf concert
Malgré le handicap d'un départ prématuré par rapport aux athlètes concurrents résidents intra muros ou proche Périphérique, mon score de surf concert d'hier soir a été relativement acceptable.
J’ai enchaîné en effet pas moins de 6 concerts mais les officiels du FISC n'en n'ont comptabilisés que 4, pénalisant mon passage chez Irma et Black Sea Dahu pour vitesse excessive dans la salle de concert.
Je ne serais, selon eux, pas resté assez longtemps pour être comptabilisé comme scoreur*. On ne conteste pas les décisions des officiels de la FISC. Dont Acte.
*Scoreur se dit dans le jargon du Surf Concert, comme un athlète ayant récupéré des points grâce à sa présence à l'évènement. Étant bien entendu qu'une présence repose sur la participation et sur un temps minimal passé au sein du concert. Le calcul du FISC prend donc en compte ces deux critères. À noter que l'expression "scorer" ou "scoreur" n'a aucun lien avec le fait de remporter à minima un challenge de séduction lors de l'évènement, ni aucune connotation sexuelle. Vous entendrez donc souvent les athlètes de Surf Concert lancer à la cantonade "J'ai drôlement bien scoré hier soir au concert !". Ne soyez pas choqué(e)s, rien de plus normal.
"J'ai drôlement bien scoré hier soir au concert !"
Cette mise au point étant faite, voyons maintenant les artistes vus hier au MaMA
Glauque
C'étaient les premiers à performer. Ils étaient à La Cigale, salle mythique et ont plutôt mis le feu. Même si je ne suis pas un hyper fan de ce genre, j'ai trouvé que nos voisins belges avaient de la ressource.
Les membres de Glauque se sont amusés à développer leur rap électro en jouant avec les mots dans un flow incisif et percutant, c'était plutôt bon à écouter mais également beau à regarder car en plus de leur champ lexical assez accrocheur, on sent qu'ils s'épanouissent sur scène.
On les découvre ici :
Une fois leur performance terminée, j'ai couru pour voir Black Sea Dahu tout en enchaînant ensuite rapido avec Irma. C'est sans doute là l'erreur. J'ai été pris par la FISC.
Black Sea Dahu
Non comptabilisé par le FISC, pour vitesse excessive dans la salle de concert.
En dehors de cela, j'ai tout de même pu passer quelques minutes avec Black Sea Dahu. Je ne pouvais pas l'ignorer tant Janine Cathrein me séduit.
Son univers folk m'émerveille, c'est léché, ultra langoureux et séduisant. Je suis également fan de sa voix, qu'elle accorde parfaitement à ses textes mélodieux. Il y a ce petit brin de nostalgie et d'authenticité, notamment dans "My Dear", un titre sublime à mon sens.
On retrouve son top track ici :
Selon le FISC, l'erreur a sans doute été de ne pas rester très longtemps avec Black Sea Dahu, et de retourner à La Cigale pour voir Irma.
Peut-être aurais-je dû rester durant toute sa performance. Mais, à ma décharge, je tenais à m'imprégner de l'atmosphère entourant Irma.
Vivre la réaction du public, et cette osmose particulière qui existe avec elle, ne serait-ce que quelques minutes, cela n'a pas de prix.
Irma
Non comptabilisé par le FISC, pour vitesse excessive dans la salle de concert.
Eh oui, j'avoue, vivre une osmose entre Irma et son public reste toujours un moment unique.
Même si je la connais et l'ai déjà vue, je suis toujours fasciné par la capacité qu'elle a à emporter l'adhésion de son public, de faire chavirer une salle.
On ressort de cette expérience sensorielle comme comblé, apaisé et en paix. Je pense qu'il y a comme de la magie qui émane de cet artiste unique. Elle sait faire vibrer ses fans, elle possède le charme de l'envoutement.
On la retrouve ici :
Pratiquement au même moment démarrait le set de Lola Marsh au Carmen. C'est en plénitude que je m'y suis rendu. En quatrième vitesse cependant.
Lola Marsh
Même si le set avait bien commencé, j'ai pu quand même en profiter. Je tenais absolument à voir Yael Shoshana Cohen en live.
Avec le producteur Gil Landau elle est à l'origine du groupe Lola Marsh et époustoufle totalement. Elle a offert une performance magistrale hier soir, captant immédiatement l'attention, par sa voix, par son énergie, par sa gestuelle unique et langoureuse. Son énergie est d'ailleurs communicative car les autres membres du groupe ne sont pas en reste, ainsi qu'avec le public avec qui elle joue.
J'ai retrouvé ce petit brin de Lana Del Rey, en plus punchy, avec plus de caractère et de séduction. Et son vibrato unique. C'est magique.
J'ai retrouvé ce petit brin de Lana Del Rey, en plus punchy, avec plus de caractère et de séduction. Et son vibrato unique. C'est magique.
On se laisse emporter ici :
Après un tel set, la suite promettait aussi avec Oscar Jerome. Pas besoin de surfer géographiquement, cela se passait toujours au Carmen.
Oscar Jerome
Il fallait bien une petite découverte. Comme un ovni. Ce londonien officie depuis 2016 et porte ses rythmes funky et jazzy, ainsi que sa dextérité musicale, vers des sommets que je ne retrouvais plus depuis les derniers hits de Jamiroquai.
J'ose la comparaison, mais pour Oscar Jerome, elle en vaut la peine.
A vivre en live, c'est encore mieux :
Après cette bonne claque, direction à quelques pas, vers le Bus Palladium, pour une performance de Gunwood. Immanquable.
Gunwood
Ce trio était à ne pas manquer. Je tenais à le voir en live car on ne cesse de m'en dire le plus grand bien.
Le style du groupe, comme la voix de Gunnar, son leader, ne laissent en effet pas indifférent. À croire déjà qu'il a reçu non pas l'amour en héritage, mais plutôt le gène du timbre de voix de Joe Cocker.
Gunwood promène sa musique sur fond de rock / folk auquel se greffe une harmonie blues et une touche celte qui font tout le charme de l'ensemble. C'est entraînant à souhait et à tomber.
On les écoute ici :
Et là, c'est le drame.
La sirène de Soeur Anne retentit.
Le temps imparti pour le surf concert est sur le point d'être dépassé. Je me vois dans l'obligation de regagner mon low carbone lifestyle ; le dernier wagon d'un RER A enfumé de fumeurs de shit patibulaires, direction Cergy.
Je reste avec une pointe de regret à l'évocation de ceux que j'ai loupés au MaMA hier soir.
Mais bon, choisir c'est renoncer... On en reparlera prochainement sur LACN...
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