Leah Marciano tire le portrait du confinement
Leah Marciano, auteure, réalisatrice et metteur en scène de théâtre, est également photographe professionnelle. Elle livre avec "Le confinement, ou la prison mentale", une série de photographies propres à nous interroger et à nous faire porter un autre regard sur le confinement, loin de ce que l'on peut voir sur les réseaux sociaux.
Pendant le confinement, nombreux sont ceux à s'être emparés des réseaux sociaux, Facebook en tête, oui, celui des vieux, et surtout Instagram, celui des wanna be influenceurs.
J'ai suivi ce petit jeu avec circonspection et un brin de consternation parfois, en me disant que, à chaque fois que je voyais un beau gâteaux DIY, une belle photo de jardin ou de nature, une belle baguette DIY, eh bien que j'avais, moi, une vie de merde.
Certes, moi aussi j'avais de belles photos à poster.
Mais elles sont moches en fait. J'aurais pu instaurer une saga de photos sur mes voyages par exemple. Avec des scans d'argentiques brillants des années 80, 90, 2000... Et puis je me suis dit que cela ne servait à rien. Quel intérêt ? Moi je n'en voyais pas. Et je n'en avais pas le coeur à en voir non plus.
Sans doute que le confinement alors commençait à peser sur mon cerveau...
Pendant cette période, je suivais en revanche les posts de Leah Marciano sur Facebook et Instagram. Parce d'abord c'est une personne que j'apprécie humainement beaucoup et ensuite parce que j'admire son travail, son talent et sa vision. Ses pièces de théâtre, dont la dernière en date est "La Raclette", sont savoureuses et sa team est une vraie famille et a tout du Splendid.
Et justement, il se trouve qu'elle est également photographe. Alors forcément, quand elle poste des photos, c'est pas n'importe quoi.
La série de photographie intitulée "Le Confinement ou la prison mentale" qu'elle met en ligne aujourd'hui me touche particulièrement, tant elle regroupe visuellement des émotions qui m'ont assailli.
Le confinement ou la prison mentale
Il ne faut pas croire que tout le monde a passé un bon confinement. On n'était pas en guerre non plus, contrairement à ce que l'on a voulu nous faire croire. Mais émotionnellement cette période a agit comme une surcharge de sentiments, bons comme mauvais. Et cela, Leah Marciano l'a bien saisi.
Il s’agit d’une autre vision du confinement, une vision qu’on voit peu dans les médias et sur les réseaux sociaux. Une vision qui ne véhicule pas l’impression que vous avez «raté» votre confinement si vous n’avez pas fait votre pain vous-même, si vous ne vous êtes pas mis au yoga, si vous avez pris deux kilos, si vous n’êtes ni créatif, ni productif comme eux. Parce qu'on n'a envie de rien. Parce qu'on se sent seul, abandonné. Parce que la prison n'est pas uniquement physique, elle est aussi mentale.
À travers ses photographies, Leah Marciano a composé parfaitement avec ses émotions de confinement. En les canalisant, en en faisant sortir plutôt une facette créatrice et non destructrice, elle a exposé au grand jour les obstacles, les démons avec lesquels beaucoup auront dû composer en silence durant cette période.
Je ne pense pas changer le monde, mais peut-être apporter une certaine vision du confinement, qu’on a moins l’habitude de médiatiser. Je suis fière d’être allée au bout de ce projet, et de vous le présenter aujourd’hui.
Voilà qui donne un condensé d'émotions, de situations, le tout photographié avec les moyens du bord, ceux d'une quarantaine contrainte. Avec cette série, Leah Marciano expose avec brio et sensibilité la face sombre du confinement
Leah est photographe professionnelle. Découvrez "Le Confinement ou la prison mentale" et retrouvez-la sur son site Internet et sur les réseaux sociaux.
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