Interview : Rallye - "travailler ensemble est devenu avec le temps une évidence"

En attendant l'EP prévu prochainement, les parisiens de Rallye ont présenté le single "Univers". C'était l'occasion de leur poser quelques questions : interview.

Rallye c'est 4 parisiens fans de sons électro pop, nostalgiques du cinéma des grandes épopées, et qui s'en donnent à coeur joie dans tous ces domaines. 

Le groupe rassemble Baptiste Betoulaud (Chant/Guitare/Synthés), Stanislas Becot (Guitare/Synthés), Grégoire Lefèvre-Gaillard (Basse/Chant) et Léo Lotz (Synth/Chant), et s'est constitué sous l'emblème Rallye en 2018.

Ils me font penser à Two Door Cinema Club et Phoenix. Du coup, ils n'ont pas échappé à notre séance de questions.


Bonjour Rallye, d'abord avant qu’on commence les questions, vous êtes confinés tous les quatre à Paris ou vous avez décidé de partir en province pour y échapper ?

On a passé le premier confinement ensemble en Normandie ce qui nous a permis de terminer l'EP tranquillement mais en ce moment on travaille de chez nous dans notre banlieue parisienne.


Plus sérieusement, récemment vous avez présenté le clip de « Univers". Je voulais savoir qu’est-ce qui vous l’a inspiré, que raconte-t-il ?

Pour cette nouvelle vidéo on voulait mettre en image le texte de la chanson de manière très littérale, comme un conte. La chanson raconte l’histoire d’une personne qui fuit une déception amoureuse jusqu’aux fin fond de l’univers. Visuellement on a puisé chez plusieurs grands du cinéma comme Stanley Kubrick avec 2001, l’odyssée de l’espace ou Terrence Malick et The Tree of Life.


Visuellement le clip est plein d’onirisme et de magie avec notamment ce Rallye boy. Comment s’est passée la réalisation du clip ?

Pour la réalisation, on a d’abord imaginé le scénario ensemble comme on fait d’habitude puis Stan (guitariste du groupe) et notre ami Lucien Krampf se sont chargés de le mettre en image. Le personnage a été créé par un autre de nos amis Sébastien Rabaste dont on adore le travail.


Quel a été l’accueil que vous ont réservé les fans, sur ce titre mais plus largement aussi sur les autres morceaux que vous avez dévoilé ces derniers mois, comme "FlowerGirl" ou "Theoreme", entre autres ? Au passage, les artworks sont démentiels, bravo.

Les retours sont très positifs, on est super contents. On reçoit pleins de super messages de gens qui soutiennent le projet que ce soit des « fans » ou des gens du milieu musical. Les artworks sont réalisés par un de nos grand pote Antoine Leisure, qu’on salue.


Avant de poursuivre sur l’EP à venir "L'Âge d'or" prévu prochainement, j’aimerai qu’on revienne un instant sur vous, est-ce que vous pouvez vous présenter, qu’est-ce que Rallye ? Quelle est la genèse et le parcours du groupe. Vous vous connaissez depuis très longtemps il me semble, du coup qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler ensemble et chacun de faire de la musique ?

On est Léo, Baptiste, Stan et Greg, quatre amis d’enfance, et on compose sous le nom de Rallye depuis 3 ans. On joue en groupe depuis qu’on a 14 ans mais c’est à la fin de nos études qu’on a pris la décision de se lancer à 100% dans la musique. Pour nous, travailler ensemble est devenu avec le temps une évidence, on se complète bien les uns les autres avec nos qualités, nos défauts, et nos diverses inspirations.


Les parisiens d e Rallye se sont prêté au jeu des questions. Interview.


Justement, pouvez-vous nous parler de vos influences, y’a t il des artistes, des styles musicaux qui vous influencent et vous inspirent pour composer ?

Notre musique est le fruit de toutes les influences qu’on a en commun et individuellement. On a commencé à composer ensemble parce qu’on était tous fans de la musique de Phoenix mais aussi de leur philosophie de groupe. Après nos gout on pas mal évolués, on aime le rock, du psyché au Shoegaze mais aussi la pop plus moderne, on pioche un peu partout. On est toujours à l'affût des sorties, on ne se contente pas d'écouter de vieux trucs on adore la nouveauté.


Peut-on parler de votre prochain EP. Pourquoi ce nom "L'Âge d’or" ? Quelle a été sa genèse, son point de départ et les thèmes qu’il véhicule ?

Quand on repense rétrospectivement à tout le parcours qui nous a mené jusqu’à la sortie de ce premier EP on se dit que peut-être on a vécu une sorte d’âge d’or, ou bien peut-être qu’on le vit en ce moment avec justement l’accomplissement de notre travail, ou même qu’on le vivra plus tard grâce à tout ce qu’on fait maintenant. C’est ce qui nous plaît avec cette expression, c’est intemporel, éternel. L’idée c’était de réussir à fixer ce sentiment dans notre musique.


L’EP est dans les starting block j’imagine maintenant. Comment s’est passé le travail dessus, entre la composition, l’enregistrement, bref tout le travail collaboratif qui s’est fait autour ?

On a tout composé et enregistré de notre côté, en autarcie, avec les moyens du bord. On n’a pas forcément ni le matos ni les compétences pour faire des trucs pointus mais on a fini par se décomplexer par rapport à ça et se dire que finalement notre identité vient aussi de notre façon toujours un peu approximative de faire du son. On avançait selon nos intuitions mais on essayait aussi de faire écouter à quelques personnes pour avoir des nouvelles idées de directions, des refs qu’on n’avait pas. Notre pote Lucien Krampf a fait la prod vocale sur les 5 morceaux, on est très fiers d’avoir pu travailler avec lui. Ensuite on est allés mixer tout ça chez Motif Music, par notre ami Benoît Fleury avec lequel on travaille depuis notre morceau "Vagues à l’âme" il y a trois ans. Puis c’est Marie Pieprzownik de chez Translab qui a fait le master.


Quelle est la prochaine étape après cet EP ? Les concerts, tournées sont difficiles à envisager par exemple, du coup comment voyez vous les choses, vous repartez en studio ? Des vacances ? D’autres projets en prévision ?

On a trouvé un batteur début 2021, c’est Hugo du groupe Las Aves qui a rejoint notre équipe. On a commencé à répéter en studio avec lui au mois de février et on a une résidence dans une salle début avril pour se préparer à d’éventuels futurs concerts : même si rien n’est prévu pour l’instant c’est important de prendre ce temps maintenant pour débloquer des trucs de notre côté, faire avancer concrètement la partie live. Pour l'instant, on compose pas encore de nouveaux morceaux, on se concentre sur la sortie de l’EP chez PIAS et on verra bien comment les choses s’enchaînent. En parallèle, on va commencer à composer la musique d’un film qui va se tourner au mois de mai.


Ça fait un an qu’on vit à l’arrêt, sans festival, sans concerts. Comment vivez-vous la chose personnellement ?

On a toujours été des gros consommateurs de musique live donc c’est très frustrant de passer de 2-3 concerts par semaine à rien pendant des mois, c’est un vrai manque. Ça nous empêche de découvrir des nouveaux artistes par ce biais, de rencontrer d’autres fans de musique, de soutenir les groupes qu’on adore de cette façon. En ce moment tout se fait de façon très virtuelle du coup, presque exclusivement sur les plateformes de streaming. Difficile d’en tirer un aspect positif. Au moins on se rend compte à quel point c’est essentiel pour tout le monde. Ça n’a pas d’autre utilité que de se sentir vivant.


Pour finir, on va faire un peu de profilage histoire de faire un peu plus connaissance : si on vous proposait de collaborer avec un artiste sur un projet musical, ce serait qui et pourquoi ?

Matty (Matthew Tavares de BADBADNOTGOOD) pour ses qualités indéniables de songwriter et son côté expérimental en solo qui donne envie de chercher avec lui.


Y’a-t-il une nouveauté musicale que vous venez d’écouter et que vous souhaitez partager avec nous ?

David Numwami



Avez vous un album culte, du genre vous pouvez tout miser et tout perdre au black jack, sauf cet album "imisable", imperdable ?

Pour nous ça sera toujours Wolfgang Amadeus Phoenix, l'indétrônable point de départ de notre histoire.



Quelle serait la personnalité passé ou présent que vous rêveriez de rencontrer ?

On aurait adoré rencontrer Philippe Zdar et parler musique avec lui…
Philippe Zdar, était un musicien, producteur et ingénieur du son


Si vous aviez une machine pour remonter le temps, vous iriez où, ce serait pour voir qui, ou pour voir quoi ?

On retournerait à l’Âge d’or mythologique originel, ou bien en octobre 2010 au Madison Square Garden pour voir Phoenix et l’arrivée surprise des Daft Punk.


Y’a-t-il un film ou une série culte pour vous ? Et qui vous inspire dans la vie ?

On est très inspirés par l’idée de la Nouvelle Vague (et de toutes les nouvelles vagues) dans les années 60 en France et 70 aux États-Unis, pas forcément par un film en particulier. On aimerait bien faire partie d’une sorte de nouvelle vague dans la musique en 2020, faire renaître la musique de groupe, le rock.


Y’a-t-il une BO de film ou de série que vous adorez écouter ?

Les BO de Jonny Greenwood pour les films de Paul Thomas Anderson (There Will Be Blood, Phantom Thread), celles de Trent Reznor & Atticus Ross (notamment The Social Network et tout récemment Soul), le travail de Vladimir Cosma sur Alexandre le bienheureux par exemple.


On termine avec une dernière question pour conclure : Si vous aviez un message ou un conseil à passer à vos fans quel serait-il ?

Merci beaucoup, pour l’instant vous êtes 4, on espère que bientôt vous serez 4 millions!

Les parisiens de Rallye se sont prêté au jeu des questions. Interview.

Un grand merci à Rallye pour toutes leurs réponses, et rendez-vous pour la sortie de l'EP "L'Âge d'Or" bientôt.


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