Plantec présente Lazhañ an tan, un clip légendaire
Conférence de rédaction ce matin. Vous savez, ces réunions un peu chiantes où l'on se retrouve avec des gens qu'on aime pas, où chacun se regarde en chien de faïence à se demander qui aura le meilleur sujet à traiter, et qui repartira la queue entre les jambes après s'être fait humilier devant tout le monde par une blague sexiste du boss pervers narcissique.
Ça se passe en général dans une salle de réunion bien sombre sous des lumières artificielles balbutiantes malgré de larges fenêtres qui donnent sur des buildings horribles et gris. Genre Paris-La Défense. Ou La Défonce comme dirait BT93.
Bon, on avoue, ça se passe pas comme ça chez nous, car en fait on est dans la cuisine avec derrière nous un meuble plein de friandises qui ne cessent de nous appeler à l'aide. Quant aux fenêtres, elles donnent sur la forêt.
Voilà.
On est tout simplement dans le Morbihan.
Et donc, lors de notre conférence de rédaction dans notre conference-kitchen-room, on se retrouve, Hannah, José et moi, à passer en revue ce qu'on compte faire, ou pas. J'essaie de les impliquer dans l'aventure de LACN, mais c'est pas simple.
Ce matin, c'était un grand jour, on a visionné le dernier clip de Plantec. Cela faisait longtemps qu'en comité de rédaction je voulais qu'on en parle, leur album étant sorti l'an dernier, comme quoi on a du retard. Hélas, je suis entouré de feignants.
Heureusement, fin décembre, un superbe clip a été mis en ligne, "Lazhañ an tan". C'était à nouveau l'occasion de placer ce trio breton sous la lumière.
J'ai donc réussi à convaincre Hannah et José de parler de Plantec. Il était temps.
Celui qui ne connaît pas Plantec en Bretagne fait un peu partie de ces êtres qui passent à travers les murs et disparaissent, et même pas dans une légende bretonne ni d'automne.
Et justement question légende, Plantec en fait partie ici. Cela fait depuis 2002 que le trio composé des frères Odran et Yannick Plantec et de Gabriel N'Dombi D’Otala fait tourner les têtes à coup de Fest Noz bien envoyés, mariant des sonorités que personne n'aurait imaginé voir ensemble.
Dans leur musique, on croise en effet aux côtés de la tradition musicale et ancestrale bretonne (comme la Bombarde), des touches de rock, de fusion, d'electro, de métal, autant dire un style unique, à la fois moderne et intemporel, que l'on retrouve dans leur dernier opus "Hironaat", et que l'on admire à loisir dans ce magnifique clip "Lazhañ an tan".
- Tu devrais faire la même chose, me dit Hannah.- Quoi ? M'immerger dans l'eau ?- Oui pour te purifier.- Mais j'ai pas besoin de me purifier. Et puis c'est froid.- C'est pas froid.- Bah toi évidemment, tu plonges dans l'eau glacée chaque hiver à Saint Petersbourg, forcément. Tout ça pour de la vodka.- C'est pas de la vodka, c'est du thé.- Oui, bah pas trop envie de plonger dans des trous de glace. Je suis pas Russe.- Tu devrais essayer.
Oups, j'ai peur que l'an prochain, je ne sois convié en Russie pour réaliser ce challenge... Mais bon, peut-être que si je donne comme excuse que, comme la Greta, pour éviter de tuer la planète avec trop de carbone, je m'interdis les voyages en avion, je pourrais éviter d'y aller. Quoique, Hannah serait capable de m'acheter un billet de train pour faire la distance.
Bref, on revient à Plantec.
"Hironaat" est leur tout dernier album, sorti en février 2020, dans lequel le groupe montre qu'il est au sommet de sont art. J'y ai trouvé un peu di OïO ou du Kohann des tout débuts, et Hannah a fait référence à l'énergie et au mysticisme qui se dégage des compositions des russes de Theodor Bastard. Possible.
Je me suis surtout interrogé sur la signification du terme "Hironaat" en Breton. On m'a répondu que cela signifiait "métissé", voire même "hybride" en breton.
C'est tout à fait représentatif de leur univers.
Car le groupe s'adjoint des sonorités nouvelles avec des invités venant du Japon du temps où l'on pouvait croiser des gens dans des bars (Jack et Yuji et leur luth traditionnel à 3 cordes, le shamisen), du Burkina Faso (Mamadou Diabaté et son balafon), de 2 chanteuses finlandaises, et bien évidemment toute une cohorte venant droit de Bretagne (pour compenser les frais de déplacement 😂).
Voilà qui donne un opus fort en énergie, une énergie sauvage, animale et vitale indispensable par les temps qui courent.
© Morten |
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