On a goûté la Sauce chien et la guitare au poireau

Aujourd'hui, on démarre avec l'album "Sauce chien et la guitare au poireau", album qui sort ce 22 janvier sous les étiquettes du label Le Saule, Gluck, Les disques du Festival Permanent, Balades sonores.

Car il en coltine des étiquettes, cet album. Pour la petite histoire, Hannah est revenue de son weekend dernier avec cet album improbable dans ses bagages. 

Elle qui est assez fan des morceaux et de l'univers de Nicolas Jules, m'a fait écouter alors quelque chose d'unique, "Sauce chien et la guitare au poireau". 

J'ai trouvé que c'était hors cadre, pas dans la ligne éditoriale du site, et je lui ai dit "non, mais t'es complètement folle, qu'est-ce que t'as fait ce weekend ?".

Elle m'a répondu que si c'était justement pour parler de la ligne éditoriale du site, autant me dire qu'elle y comprenait rien et que c'était du grand n'importe quoi. 

Comme j'ai flairé que j'avais un peu froissé son égo et que pour cela j'avais à craindre à l'avenir son caractère issus de ses racines mi-polonaises, mi-russes, je lui ai dit que c'était "pas faux", histoire de noyer le poisson.

Et puis j'ai rajouté que dans tout ça, elle n'avait aucune raison de se plaindre puisqu'elle avait remporté les playoffs 2020 avec Gauthier Toux.

Croyant qu'elle repartirait toute penaude, je me suis pris à penser, "chouette, on passe à autre chose".

Mais ce n'est pas sans compter sur son caractère russo-polonais. Et cela ne l'a pas empêchée d'insister. Et comme elle est maligne, elle avait auparavant réussi à convaincre José d'être tout acquis à sa cause. Forcément, deux contre un comment lutter ? Elle a donc refait le même coup qu'aux playoffs.

Bon, d'accord. 

Alors j'ai regardé la pochette, une huile sur toile de Antoine Loyer et Willy le Nalbaut. Complètement strange. Et j'ai regardé les titres des chansons, pour la face A et B. Complètement strange. Et j'ai remis le disque. Complètement strange. Et puis il y a cette référence à Nicolas Jules dont j'admire l'univers complètement strange. Alors j'ai réécouté et je me suis marré tellement j'ai trouvé cela fantasque, donc complètement strange. Donc, voilà, j'en parle aujourd'hui.



Ce "Sauce chien et la guitare au poireau" est signé Antoine Loyer avec Mégalodons malades (Stéphanie Verin, Morgane Trouillet, Sandra Naji et Léo Fuster) et Bégayer (Loup Uberto, Lucas Ravinale et Alexis Vineïs). Toute une histoire donc, et surtout toute une brochette d'artistes qui sortent du cadre. On est loin à vrai dire de la collaboration mainstream de studio. 

Ici, on boit une bière (de la Belge de préférence, la vraie, ils vont me dire) et on part en live dans des histoires et des écritures rocambolesques. Mais au tournant on trouve toujours la poésie et l'amitié, des valeurs propres à faire tourner droit le monde. Si, si, en temps normal c'est comme ça que cela devrait tourner.

Cet album est aussi bon à déguster qu'une fondue de poireaux qui nous ramènerait loin en enfance, dans la cuisine, un dimanche matin avant un grand repas de famille. Tu sens cette odeur qui te taquine les neurones. Et comme tu profites que ta mère soit le dos tourné, tu plonges ton doigt dans la casserole et le portes à tes lèvres. Dans ta bouche, il y a alors ce petit goût de sauce chien qui nous vient tout droit des Antilles, ce petit goût qui surprend et nous rajoute du peu de piquant, comme un rayon de soleil un après midi d'hiver qui flirte avec ta peau.

Signé Antoine Loyer avec Mégalodons malades et Bégayer, "Sauce chien et la guitare au poireau" sort de l'ordinaire

C'est exactement la sensation de l'album : un souvenir d'enfance. Un souvenir qu'il faut laisser s'installer en vous pour vous en imprégner à plein. Le temps doit suspendre son vol et faire son ouvrage, à l'écoute de cet album.

De quoi interpeller, surtout à l'époque où l'on consomme la musique comme un produit que l'on zappe au bout de 10 secondes lorsqu'il faut faire l'effort d'écouter. 

De quoi penser qu'avec ce "Sauce Chien" l'on est en plein dans la contre culture discographique, loin de la chasse aux streaming et des borborygmes d'Aya Nakamura.

Car on a droit à de la tendresse, de l'innocence. Au fil des titres, les sons se forment, tournent et retournent, entêtent, la poésie fait son boulot des mots et les mots justement touchent, truculents à souhait, en s'additionnant, se soustrayant, se multipliant et se divisant. Une vrai mathématique poétique, multipliant aussi les harmonies et les sens, enrichissant même la langue d'accents russes et néerlandais.

Antoine Loyer, Mégalodons Malades et Bégayer avancent à contre courant, à contre chant et à contre emploi de l'industrie classique. 

Pour ou contre, vous déciderez vous-même, mais entre conte et comptine, cette sauce chien illumine la guitare au poireau de son goût relevé.

Voilà donc une musique en dehors des clous, sauvage et libre comme un torrent de montagne.

1 commentaire:

  1. OUI DA !
    "ne trouvez vous pas étrange que [pour poster un commentaire aujourd'hui] les ordinateurs demandent aux humains de prouver qu'ils ne sont pas des robots?"
    by apophtègme&cie

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