Once upon a time in Hollywood, l'hommage de Tarantino au cinéma des sixties
Le retour de Tarantino se fait en trombe avec son dernier long "Once Upon A Time... In Hollywood". Et comme d'habitude, Tarantino frappe un grand coup avec un film hommage au parfum de nostalgie. Magistral.
L'hommage de Tarantino aux sixties
"Once Upon A Time In Hollywod" fera date dans la filmographie de Quentin Tarantino. Si ce n'est peut-être pas sa meilleure oeuvre, il compte, 25 ans après "Pulp Fiction", dans le créneau des films hommages parfaitement maîtrisés. Hommage à une époque, hommage à un style.
Et dans ce domaine, Tarantino est passé maître pour frapper les esprits.
Là où il frappe fort d'abord, c'est dans la manière dont il rend compte de ces années 60. À travers les pérégrinations de ses personnages, il dépeint les changements sociétaux auxquels est confrontée la société américaine.
Les années 60 ont été cruciales pour les USA. Et la fin de cette décennie a valeur de révélateur. C'est toute une époque qui se métamorphose.
Le pays devient véritablement adulte avec la guerre du Vietnam qui n'en finit pas, avec la conquête spatiale sur fond de guerre froide, avec les émeutes et droits civiques bouillonnants, le tout embrayant sur le mouvement hippie.
Et l'époque devient adulte également dans le cinéma, avec la réalité tragique qui le touche lors du meurtre de Sharon Tate.
Tarantino ouvre la boite à souvenirs
C'est donc en prenant le parti de figurer deux personnages principaux tenants de la vieille garde, que Tarantino nous emmène dans un décor de fin de règne et d'ère nouvelle.
Comme Tarantino ne sait rien mieux décrire qu'à travers sa caméra, c'est en nous parlant de l'évolution du cinéma qu'il réussi avec brio cette analyse sociétale.
Pour cela, il a assemblé tout un tas d'outils et de souvenir pour forger son film.
Les références sont rassemblées avec minutie, on peut même parler de reconstitution, tant les décors (Barbara Ling), la photographie (Robert Richardson) ou les costumes (Arianne Phillips) nous replongent dans la période. On évolue littéralement dans l'époque, et comme dans un musée, on découvre un monde disparu. Avec nostalgie.
En cela, "Once Upon A Time In Hollywood" est une vraie Madeleine de Proust.
Et surtout, il a à sa portée deux comédiens de talents, Leonardo Di Caprio et Brad Pitt, prêts à le suivre, à jouer le jeu, et endosser des rôles d'artistes déchus, limite has been, aspirant à rebondir. Voilà l'enjeu dramatique idéal du héros classique, celui qui va porter tout le film.
Voilà un challenge pour un enjeu aussi maigre, mais Tarantino le relève.
Tarantino part d'un pitch classique
Tarantino sait subjuguer ce qu'il touche. Puisque son idée de départ est de dépeindre une époque, il décide de la figurer à travers les yeux et les attitudes de deux personnages principaux confrontés aux changements.
Ainsi il nous conte l'histoire de Rick Dalton (Leonardo Di Caprio), confronté à la stagnation de sa carrière.
On dirait presque une sorte de Clint Eastwood de l'époque, lorsque le comédien stagnait après des rôles dans des séries TV (Rowhide) et se questionnait s'il ne devait pas peut-être s'engager dans une autre voie. Celle des western spaghetti et des policiers. Ce qu'il fit avec le succès que l'on sait (Pour Une Poignée de Dollars" et "L'Inspecteur Harry").
A ses côtés, sa doublure cascade, Cliff Booth (Brad Pitt), vit les mêmes atermoiements. Cliff accompagne désormais Rick presque au quotidien, comme un homme à tout faire. Cherchant lui aussi un avenir, et spectateur de son passé comme de son présent.
A eux deux, ils voient monter de nouvelles têtes (Sharon Tate, Roman Polanski), dans de nouveaux rôles et le supportent de moins en moins. Alors comment rester à flot, maintenir le confort quotidien d'une star de cinéma ?
Et ils voient Hollywood changer le matin du 9 août 1969.
Once Upon A Time In Hollywood ou la fin d'un époque
A sa manière Tarantino trace la route d'une oeuvre qui, sous couvert de légèreté, de musique pop rock, d'images léchées et de répliques touchantes, n'en reste pas moins douce-amère.
Il en ressort un film à la fois drôle, touchant, fort et nostalgique, la fresque d'une époque lointaine et révolue.
Touchant par la valeur du duo Di Caprio / Brad Pitt. Di Caprio excelle en Rick Dalton, parodie de l'acteur clownesque et capricieux, catalogué et enfermé dans des rôles qu'il joue au kilomètre dans des films oubliés sitôt sortis, et qui se rêve en Steve McQueen.
A ses côtés, Brad Pitt, fait figure de bon pote, il porte en lui une bienveillance presque paternaliste, alors que son sort est aussi peu reluisant. Il bricole sa vie au jour le jour
Quentin Tarantino nous offre avec "Once Upon A Time In Hollywood" un instantané du rêve américain passant à la réalité. Au-delà du duo de has been qui crève l'écran et nous emporte, Tarantino revoit l'histoire à sa manière mais véhicule avec lui une mélancolie qu'on ne lui connaissait pas encore dans ses films. Avec quelques moments d'anthologie musicale (Bob Seger avec "Ramblin' Gamblin Man").
Distribution :
Leonardo DiCaprio,
Brad Pitt,
Margot Robbie,
Al Pacino,
Timothy Olyphant,
Kurt Russell,
Michael Madsen,
Damian Lewis
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