La série Netflix russe "Better Than US" réussit un pari très osé
Better Than US est la première série russe programmée sur Netflix. Elle explore en 16 épisodes une société contemporaine partagée avec des robots humanoïdes sur fond de corruption, jusqu'au jour où tout bascule.
Première série russe sur Netflix
Dans une société russe en proie à la corruption et à la violence, l'arrivée inopinée dans une famille en crise d'Arisa, un robot humanoïde révolutionnaire en cavale, va déclencher une cascade d'évènements incontrôlables.
Voilà qui pourrait résumer quelque peu le pitch de cette série russe, "Better Than US", la première sous pavillon Netflix.
Créée par Andrey Junkovsky, Aleksandr Dagan et Aleksandr Kessel, la série a été réalisée pour la chaîne publique russe C1R, et Netflix s'y est rapidement intéressé en programmant la diffusion à l'international.
Grand bien lui en a pris car on se retrouve devant une série, certes avec un tempo lent, mais passionnante car riche en évènements, rebondissements et intrigues.
"Better Than Us" assume ses choix avec brio
"Better Than US" n'est pas sans rappeler la série suédoise "Real Humans", diffusée sur Arte.
Elle traite d'un sujet relativement proche : l'avènement de robots humanoïdes dans une société humaine relativement contemporaine.
On ne se retrouve pas propulsé très loin dans un futur dystopique à la "Blade Runner".
Nous sommes plutôt immergés dans un avenir assez proche.
On y circule toujours en voiture "carbonée", les bracelets connectés organisent nos communications, et des androïdes assez primaires sont au service de la population et accompagnent les humains dans nombre de taches quotidiennes.
Ils remplacent l'homme dans certains emplois, comme aide à la personne, chauffeurs, brancardiers. On pourrait presque se croire dans un monde idéal.
L'action se déroule en Russie, à Moscou
Ce qui interpelle au premier regard, c'est le Moscou que l'on nous montre. De Moscou, l'on ne voit rien. On serait plutôt en banlieue.
Le parti pris des créateurs est de montrer une ville ordinaire, loin de l'image de carte postale que l'on se fait de la capitale russe et de ses rues, de son métro, de ses églises et musées.
Contrairement à d'autres productions où fleurent bon les villes musées, comme Paris qui apparait souvent à l'écran de manière idyllique limite comme dans un Woody Allen, "Better Than US" ne joue pas la carte de la séduction touristique.
On se retrouve de fait propulsé dans une agglomération impersonnelle, fade, et aux lumières ternes que l'on retrouverait presque partout en bordure de périphérique.
L'angle de la corruption politique
Il faut donc trouver ailleurs l'intérêt de "Better Than US". Il réside dans l'angle abordé par les concepteurs.
L'élément déclencheur est travaillé sur fond de corruption, de marché noir et de lobbying de la part du dirigeant de Cronos (Toropov, joué par Aleksandr Ustyugov), une des deux entreprises conceptrice de robots humanoïdes basiques. Là, on se dit qu'on est bien de retour en Russie.
Tous les coups sont permis et l'arme de Cronos est la pression exercée sur le gouvernement autour d'un projet de loi abaissant l'âge de départ à la retraite à 40 ans.
Son objectif, remplacer les humains par des nouveaux modèles de robots révolutionnaires doués d'empathie et capables de penser et d'apprendre par eux-mêmes.
Ce robot révolutionnaire existe, il s'appelle Arisa (interprétée par la succulente Paulina Andreeva). Mais il n'est pas construit par Cronos et a été acheté sur le marché noir chinois, ce qui montre au passage que les chinois ont toujours une longueur d'avance.
La rupture de la première loi
Notre Arisa est capable de se comporter comme un humain et son intelligence dépasse celle de l'homme.
Problème, à l'instar des humains, elle est aussi capable de tuer pour se protéger et protéger sa famille, ce qu'elle fait en tuant un employé de Cronos qui s'en prend à elle. En cela, elle a parfaitement compris comment dépasser le syndrome "Me Too".
Voilà qui enfreint la Première loi ("d'humain tu ne tueras point"). Notre Arisa se retrouve donc pourchassée par les autorités, la mafia et un groupe d'anti-robots.
Que penser de "Better Than US"
Mélangeant dystopie, enquête policière, thriller politique sur fond de corruption et de scandale économique, "Better Than US" brasse des ingrédients qui l'on pourrait imaginer fourre-tout et déja-vu.
Le rythme de progression lent peut surprendre mais s'impose peu à peu pour réussir l'amalgame de tous ces ingrédients disparates.
L'exercice, périlleux dès le début, est réussi, d'autant plus qu'il est porté par une distribution plutôt soignée.
Le plaisir est à la clé et, on l'espère, ouvrira la voie à une seconde saison.
Pour en savoir plus sur "Better Than US" :
Casting : Paulina Andreeva, Kirill Käro, Aleksandr Ustyugov, Olga Lomonosova, Eldar Kalimulin, Vitaliya Kornienko, Vera Panfilova, Aleksandr Kuznetsov, Fyodor Lavrov, Sergey Sosnovskiy, Kirill Polukhin, Pavel Vorontsov
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