Daniel Jea nous met en suspens

À l'occasion de la sortie de son album "En Suspens", Daniel Jea nous a dévoilé le clip de son single "Après". Qu'il fait bon de le voir et l'entendre.

Bon les amis, pour démarrer cette semaine je dois vous dire que j'ai pris pas mal la route et comme l'autre jour j'ai testé la radio. Quelle épreuve ! Surtout seul au volant.

L'attention sur une station n'excède pas 3 secondes, soit la même durée qu'un surf sur un site Web. C'est dire le contenu.

Autant vous avouer qu'il est difficile de garder son calme, entre le harcèlement des rires niais d'un Ruquier sur RTL, les tunnels de publicité pour la côte de beauf sur Chérie FM, le rap urbain insipide sur Skyrock, qui ferait se retourner Voltaire dans sa tombe, l'agression auditive soporifique d'un Phil Colique sur RTL2 et les leçons gouvernementales bien pensantes et larmoyantes sur France Inter... Bref. La nausée, pire qu'après une injection expérimentale d'un produit en phase 3.

Heureusement, j'ai très vite mis un terme à tout cela. L'avantage, pour ma part, c'est de pouvoir écouter des CD dans une voiture polluante à l'heure où les constructeurs font tout pour les rendre connectées, donc sans lecteur CD.

Pas du tout mainstream de ma part, ni écolo-bobo, mais au moins efficace pour découvrir le nouvel album de Daniel Jea en version CD.

Celui-ci s'appelle "En Suspens", et c'est un album concept fascinant. Il s'agit du second opus d’un triptyque qui a commencé avec "À l’instinct, À l’instant", dont on s'est fait un plaisir de vous parler il y a quelques temps.

"En Suspens" tourne autour de thématiques très actuelles et fait du bien à l'écoute. Daniel Jea nous présente un album sociétal. Il aborde notamment la violence et la verticalité des pouvoirs actuels.

Le sentiment d'humiliation de la population et de son infantilisation s'exprime à merveille dans ses textes.

Rien n'est mis de côté et c'est plutôt cash. On y parle de crise sanitaire, de décalage entre le monde politique et la population, de dépolitisation des citoyens, de dérives et d’abus de la part des gouvernants et du contrôle que cela induit sur nos vies et nos désirs. Tout ce qui nous promet une élection palpitante l'an prochain.

Je me demande d'ailleurs si certaines chansons passeraient sur France Inter... Bref, "En Suspens" à de quoi nous ouvrir les yeux, voire nous mettre en colère.

Heureusement, Daniel Jea canalise justement cette colère avec brio. On ne va pas en sortir en recherchant sur Internet la formule du cocktail Molotov, heureusement. Quoique, je l'ai déjà.

Voilà en tout cas qui fait du bien à écouter. Surtout avant d'aller voter.