Un P'tit Clip : June And The Jones - In My Head - LACN la musique et les artistes qu'on aime

June and the Jones ensoleille l'été avec le clip de "In My head" histoire de dire qu'il est bon d'éteindre la télé et les infos en continu pour se vider un peu la tête.

Aux tous débuts de CNN c'était sympa les chaines d'infos, on pouvait voir en direct qu'il ne se passait rien en Irak la nuit quand les américains exportaient depuis leurs F16 leur démocratie à coups de tempête du désert.

Les direct "Live" étaient sans aucun intérêts mais c'était drôle de voir les journalistes meubler, tenter de se dépatouiller et finalement parler pour ne rien dire.

Et puis on s'est vite lassé.

En même temps, depuis cette époque fastueuse de l'info live, les journalistes ont disparu comme les dinosaures pour laisser la place à l'infotainment des animateurs et des VRP des gouvernements en place.

Sauf qu'eux, un peu comme dans la chanson de Dutronc "Je retourne ma veste" on les retrouve maintenant mandature après mandature, dinosaures de plateaux à servir toujours la même soupe, histoire de nous fabriquer un bon petit consentement comme dirait Noam Chomsky...

Et pas question de dévier des clous ni d'aller contre le vent. On imagine donc la tension, voir la pression qui existe sur les plateaux des chaînes d'infos aujourd'hui.

Un mauvais mot et hop, c'est illico un appel téléphonique doublé d'un sms du directeur de cabinet du président. Une phrase pas assez accentuée dans le bon sens et voilà le tweet acerbe du comité de soutient du pervers narcissique à la fourchette en argent comptant, qui te fait direct rétropédaler avec au dessert une bonne vieille génuflexion pour te faire pardonner de ton outrecuidance de journaliste.

Enfin, plutôt de wannabe journaliste, celui de la jeunesse, de l'école, de l'époque où tes rêves d'Albert-Londres te faisaient croire par dessus tout aux charmes de la charte de Munich. Mais ça c'était avant.

Respecter la déontologie d'une charte que plus personne ne connaît dans le milieu ne te permet pas aujourd'hui de frimer dans les soirées de l'ambassadeur ni de croiser d'impressionnantes escortes des pays de l'est.

Au contraire, pour être en vogue, devenir le talent journalistique de référence, l'interviewer choc, le juge médiatique des nouveaux procès de Moscou, il vaut mieux posséder la carte du Parti, et la coke qui va avec, forfait illimité, quitte à mettre de côté l'indépendance et l'esprit critique, surtout si tu veux une bonne retraite. En plus la coke, il paraît que cela ouvre les portes des ministères, l'avenir est donc tout tracé en suivant le bon rail.

Alors finalement autant s'ennuyer sur ton petit plateau télé en servant bien la popote comme il faut et devenir un jean mimi apathique. Ça, c'est un métier d'avenir.

Heureusement June and the Jones est là pour nous offrir un horizon, nous rappeler à l'essentiel.

Et l'on s'amuse alors à regarder cette version de "In My Head", celle d'un JT épique, loin de l'ordinaire. Un JT carburant au super, un JT de rêve quoi, sorti tout droit de l'imagination, d'un voyage merveilleux signé June And The Jones, où règne un sentiment de « feel good » JT. Presque un journal de la Cinq avec Jean-Claude Bourret... ce genre de truc dont on voudrait qu’il continue comme un jour sans fin.

Alors effectivement dans de telles conditions, et sous la baguette de Raphael Dussud, c'est forcé que cela dégénère, que cela parte en live, en vrille, en musique, histoire d'emporter tout le monde dans un univers d'absurdie totale. Ce qui nous fait un bien fou.

"In My Head", voilà bien un titre qui balaye d'un revers de la main le rédacteur râleur qui écrit ces lignes.

Car avec ce clip, notre petite famille nous offre une fois de plus une musique dansante, rythmique à souhait et d'une efficacité folle. De quoi nous transporter et nous remplir d'énergie pour l'été, et nous faire tout oublier... On râlait sur quoi déjà ?