Matt Costa vous invite à la coolitude avec Yellow Coat
Matt Costa nous sort un sixième album avec ce Yellow Coat tout en tranquillité West Coast. Parce que, oui, ça s'écoute tranquille, allongé sur un sofa en regardant un ciel gris et vide.
C'est un dimanche matin pluvieux, et l'on se dit, bon, c'est quoi le programme aujourd'hui ? Regarder Dimanche Martin sous vos applaudissements ? Drucker sous les "tous mes amis sont là" ? Ruquier sous les rires enregistrés et mainstream ? Stade 2 qui ne nous regarde pas ? Le Tour de France sous injection ? Roland Garros en plein hiver ? Le Jour du Seigneur ainsi soit-il ? Un bon grand prix de formule 1 hybride au ralenti ? Ben oui. Tout ça c'est idéal pour bien se faire chier et sombrer dans un coma non pas éthylique (dommage) mais plutôt paraplégique en mode légumineux, voilà qui plaira d'ailleurs aux vegan bordelais. Quel bordel donc. Pff... VDM je vous dis.
Nan, nan, le dimanche, nous on se réveille toujours dans la lenteur tranquille d'un avant semaine d'action. Mais comme vous savez, nous réunions dominicales s'achèvent toujours par des dimanches soir animés, outre atlantique, dans l'odeur et la fureur des V8, des #DimancheNascar, alors il ne faut pas gaspiller notre énergie dès le matin, ni, non plus, perdre notre concentration à regarder des merdes à la TV de nos impôts.
Nan, nan, faut trouver un entre deux. Une sorte d'équilibre. Histoire de s'économiser un peu avant le green flag. Et ce matin, on a décidé de démarrer tranquille, en pente douce vers les sommets qui mèneront au Las Vegas Motor Speedway...
Pour trouver le juste équilibre, on écoute aujourd'hui Matt Costa et son nouvel opus "Yellow Coat". Bon alors vous me direz que c'est de la pop gnan-gnan et sirupeuse à souhait genre West Coast sous Tranxen 200mg. Bon, c'est pas faux, mais il faut aller plus loin.
Tout dépend du moment où tu l'écoutes. Si tu l'écoutes bloqué à un barrage de police sur le périphérique parisien un dimanche matin alors que t'a oublié que c'était la journée Hidalgo sans voiture, alors t'as tout faux. Tu vas passer ta journée à dormir dans ta caisse en attendant le feu vert de Sainte Soeur Anne pour rentrer dans ton clapier parisien avec ton maudit Criter 3.
VDM.
Alors effectivement dans ce cas, les 12 morceaux de l'album vont te paraître bien longs et tu n'y résisteras pas. Tu forceras le barrage du ReichPréfet Lallemant et tu te feras abattre par les waffengrupenführer de la Brav parce que t'auras craqué à l'écoute de "Yellow Coat". Au moins on aura parlé de toi sur BFMTV, sous le bandeau récurrent prêtant à débat "Un terroriste fasciste attaque la police : l'estrème droaaaate menace-t-elle le pays ?".
MAIS, si t'écoutes l'album chez toi, un dimanche matin tranquille, ton poêle à bois crépitant devant toi, allongé que tu es dans ton fauteuil club en sirotant un vieux cognac (il n'y a pas d'heure pour profiter de la vie), ton Jack Russell lové sur tes cuisses moelleuses, alors là, tu pourras apprécier ce moment d'écoute musicale unique.
Et tu te diras, finalement, que c'est pas mal ce petit "Slow" désuet à souhait, ce "Savannah" qui t'emmaillote de ouate pure, ce "Make That Change", ce "Let Love Heal", ce "Last Love Song" ou ce "So I Say Goodbye", tous pleins de cool attitude merveilleuse de paix et d'amour tout plein dans le monde meilleur.
Donc nous on a écouté, on a pris ce ticket aller simple pour un oasis d'harmonie, et c'est un peu comme si on nous mettait une perfusion de tranquillité dans le sang. Et qu'on nous faisait revenir dans une folk des années 60.
Mais, honnêtement, on vous le dit tout net : Matt Costa est un dealer, en fait.
Cela fait 18 ans qu'il a éclôt, propulsé par le guitariste de No Doubt, Tom Dumont et cela fait 18 ans qu'il distille sa pop tranquille à coups de mélodies imparables. "Tranquille" est d'ailleurs un bien grand mot, puisqu'il faudrait plutôt poser avec ce nouvel album l'expression "lentement et surement" : 6 albums, quelques EPs, Matt Costa est un auteur-compositeur-interprète qui prend son temps. Tranquillement.
Mais avec ce "Yellow Coat", il y a un plus dans l'ordonnance du docteur Costa. On sent une trace de détresse perdue dans ses rythmes, sans doute parce que cet opus est le fruit d'une relation de dix ans qui s'est achevée. Rien n'est éternel en fait et il nous le fait bien sentir. Intimement. Lentement aussi.
Un opus des plus personnels peut-être ? Oui, c'est possible. C'est la raison pour laquelle il faut s'échapper de la première écoute pour se laisser porter plus avant dans la durée vers une sorte de fragilité musicale.
Comme lorsque l'on roule des heures sur la PCH, direction nulle part. En boucle.
Pour en savoir plus :
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