White God, le thriller qui a du chien
Dans la liste des films à suspense mettant en scène des animaux, il y avait LES OISEAUX d'Alfred Hitchcock. Il y aura désormais WHITE GOD de Kornél Mundruczó.
Récompensé au dernier festival de Cannes par le Grand Prix dans la catégorie "Un Certain Regard", le troisième film du réalisateur hongrois avait fait l'effet d'une bombe, rompant avec les précédents longs métrages qu'il avait déjà proposé sur la Croisette (DELTA en 2008 et TENDER SON : THE FRANKENSTEIN PROJECT en 2010).
WHITE GOD, primé à Cannes renouvelle le genre du thriller animalier à suspense. |
Kornél Mundruczó s'est en effet attaqué à un exercice particulièrement délicat, surtout animalier, en racontant l'histoire de Lili et de son chien Hagen. Mais sous la forme d'une thriller à suspense digne des grands maîtres du genre.
Le synopsis est simple.
Pour favoriser les chiens de race, le gouvernement inflige à la population une lourde taxe sur les bâtards. Leurs propriétaires s’en débarrassent, les refuges sont surpeuplés. Lili, 13 ans, adore son chien Hagen, mais son père l’abandonne dans la rue. Tandis que Lili le cherche dans toute la ville, Hagen, livré à lui-même, découvre la cruauté des hommes. Il rejoint une bande de chiens errants prêts à fomenter une révolte contre les hommes. Leur vengeance sera sans pitié. Lili est la seule à pouvoir arrêter cette guerre.
Vraisemblablement le film de cette fin d'année, si l'on vous laisse le voir en salle
Sorti dans les salles le 3 décembre dernier, dans une certaine confidentialité, il représente le film à voir en cette fin d'année, si toutefois les exploitants de salles lui accordent une durée de vie plus longue à l'affiche.
Une des scènes choc du film, ou Lili (Zsófia Psotta) est poursuivie par une meute de chiens |
Cela ne semble pas le cas, la priorité étant de diffuser des films plus "grand public" permettant de remplir de guimauve commerciale le temps de cerveau disponible des spectateurs.
Comme quoi, même au cinéma, l'époque ne semble plus beaucoup à la réflexion.
Comme quoi, même au cinéma, l'époque ne semble plus beaucoup à la réflexion.
Certes, avec un rating interdit aux moins de 12 ans, la fenêtre de tir semble réduite mais ce n'est toutefois pas un argument pour passer à côté de ce film. Ne serait-ce que pour le message qu'il véhicule.
WHITE GOD dans la veine de WHITE DOG
Car de la réflexion, ce film en contient. Le titre fait penser directement à WHITE DOG ("Dressé pour tuer" en VF), le long métrage de Samuel Fuller, sorti en 1982, et adapté du roman de Romain Gary, "Chien Blanc".
White Dog, adapté du roman de Romain Gary (Chien blanc) est sorti en 1982 |
Ce film utilisait la métaphore de l'animal, ici du chien, pour dénoncer les travers de l'humanité et les comportements de l'Homme, en particulier du racisme. L'animal, alors conditionné par l'Homme, devenait tant un instrument de destruction, qu'une victime collatérale de la folie humaine.
L'invasion des chiens qui aboient "vengeance" |
On retrouve avec WHITE GOD ce genre de parabole, amplifiée par la qualité des plans du réalisateur et par le suspense et l'atmosphère particulièrement oppressante des situations.
Et surtout, il faut admirer l'interprétation de Zsófia Psotta dans le rôle de Lili, ainsi que celles des nombreux animaux figurant dans le tournage.
Zsófia Psotta tient le rôle de Lili, aux côtés de son chien Hagen |
Alors, au lieu de passer les fêtes à regarder des bêtisiers, je ne saurais trop donc vous conseiller de voir ces deux films et d'y ajouter LES OISEAUX d'Hitchcock par la même occasion.
Histoire aussi de s'inspirer des animaux pour constater la bêtise humaine et commencer 2015 avec un peu plus d'humanité.
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