Music Migrations change votre regard sur la musique

Le Musée de l'Immigration retrace tout un pan de l'Histoire musicale avec l'exposition Paris-Londres Music Migrations. Une plongée immanquable dans les années 1962 à 1989, les années épiques de la musique.


Le musée de l'immigration retrace les années épiques de la musique, avec l'exposition paris Londres



On va parler immigration

Bon, je le dis tout net, pépé ne va pas aimer quand vous allez tenter de lui expliquer. D'abord, il va essayer d'être tout miel.



Mais, dès que vous allez engager la conversation en lui parlant d'immigration, il va commencer à se braquer.




Si, si, je vous promets.




Vous aurez beau lui expliquer que vous êtes allé voir une exposition sur l'immigration, et sur la musique, cela ne va faire qu'empirer :


Voyons, je m'y connais en musique, jeune homme. Pendant la guerre d'Algérie, voyez-vous, c'est moi, n'est-ce pas, qui ait lancé le mouvement Electro ! Voyez-vous, je faisais danser la jeunesse algérienne, n'est-ce pas ?


Oui, c'est sûr, façon tectonique...



Bref, malgré tout, il aura après cela, beau jeu de se justifier




Et il finira par ne plus vous écouter, ressassant un passé glorieux.

Paris-Londres ou la fin des empires


Alors un conseil, passez outre, oubliez les rodomontades de papy fureur et restez focus sur votre propos : qu'on le veuille ou non, l'immigration des années 62-89 a permis de créer un mouvement musical de fond. Une véritable vague. Un tsunami musical même.


Et contrairement à ce que peut raconter le disc jokey de Sidi Bel Abbès, ce n'est pas juste un mouvement électro.


Le musée de l'immigration retrace les années épiques de la musique, avec l'exposition paris Londres



Paris-Londres ou deux histoires d'immigration

Les migrations des années 60 à 80 n'ont pas seulement changé les sociétés françaises comme anglaises, mais ont, à des degrés tout à fait différents, fait évoluer grandement le monde de la musique. C'est ce que l'on découvre à travers cette exposition.

Cette évolution tient pour une grande partie, aux origines comme aux approches migratoires radicalement différentes entre nous et la Perfide Albion.



Il faut dire que nous sommes à l'époque de la décolonisation. 

Les anciens empires s'effondrent, les peuples s'expriment enfin et aspirent à la liberté. Et puis, trente glorieuses obligent, nombreux sont les pans de l'industrie à recourir à l'emploi de main d'oeuvre immigrée. 

Parmi elle, il y a Abdelghafour Mouhsine, alias Vigon. Le leader de Vigon et les lémons fera ses premiers concerts dans la base américaine de Kénitra, au Maroc, avant d'arriver en France en 1960. Il est l'exemple chantant de cette évolution.


Avec lui, de nouvelles populations apparaissent, pleines d'espoir. Un espoir, d'intégration et de vie meilleure qui à partir des crises pétrolières, va rapidement s'évanouir pour laisser place à la réalité sociale.




Des modèles d'intégration différents


D'un côté, en France, on a un modèle d'immigration sensé être basé sur l'intégration, prônant l'assimilation au sein de la République, et regroupant ces populations nouvelles dans les banlieues.

De l'autre, chez nos amis Rosbeef, on a un modèle d'intégration davantage porté sur le multiculturalisme mais qui, malgré tout, va lui aussi conduire à une ghettoïsation, mais davantage en centres urbains.


Dans les deux cas, ces modèles différents vont se faire écho. Les changements vont s'exprimer en musique et faire naître des espoirs puis des revendications similaires. Car forcément, des deux côtés du Channel, les espoirs sont vite déçus.



Le musée de l'immigration retrace les années épiques de la musique, avec l'exposition paris Londres




Des formes musicales différentes

Entrons maintenant dans l'histoire, car c'est bien d'histoire qu'il s'agit. L'histoire oubliée de la France et du Royaume-Uni, sur fond de décolonisation qui emporte tout, les époques, les habitudes et même jusqu'à la musique. 


Le retour en France des Pieds-noirs, l'arrivée de vagues d'immigrants, tout cela va peu à peu modifier le paysage musical. Car avec ce brassage culturel, s'expriment des styles de musique nouveaux. 

L'exposition le montre très bien, quel que soit le coté du Channel. Nous voilà entre Kassav ou Asian Dub Foundation, entre Rachid Taha (trop tôt disparu) et son sa "Carte de séjour" et Fela Kuti et son "Afro-Beat". 



Les références sont innombrables. On navigue avec les Surf, cet emblématique groupe yéyé tout droit venu de Madagascar, en plein dans "Salut Les Copains", jusqu'aux époques plus récentes, Reggae, Raï, Punk, Hip-Hop.




A l'esprit, on voit s'afficher une différence culturelle entre les deux villes. On est Londres ou l'on est Paris, mais il semble que l'on ne soit pas les deux en même temps. Chacun fera son choix, même si parfois les passerelles existent côté artistique.


Dans un même mouvement social

La seule chose qui finalement pourrait rassembler ces deux villes et leur cultures musicales différentes, ce serait l'aspect social de ces immigrations.

Car l'on en vient rapidement aux espoirs déçus, ceux des enfants de l'intégration ratée, qui s'expriment dans les années 80. 

C'est le dernier volet de l'exposition, et pas des moindres car il évoque des souvenirs toujours présents. Et des combats toujours d'actualité. 


Le musée de l'immigration retrace les années épiques de la musique, avec l'exposition paris Londres Music migrations


Grève des foyers, marches contre le racisme, émeutes londoniennes, violences policières... On se rappelle aussi du grand concert de SOS Racisme à la Concorde.

Autant de points commun entre Paris et Londres. Car au final c'est bien un bouillon de culture fascinant auquel on a pu assister entre 62 et 89, n'en déplaise au DJ borgne.


Le musée de l'immigration nous offre réellement l'une des expositions les plus marquantes et emblématiques qui ait été donnée de voir ces dernières années à Paris. A ne pas manquer.








Paris-Londres. Music Migrations (1962-1989)

Au Musée national de l'histoire de l'immigration, Paris (XIIe)
Jusqu'au 5 janvier 2020

En savoir plus :
Site Internet et réservation




3 commentaires:

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