Mémoire de musique : Souchon, au ras des pâquerettes
Je viens d’entendre une chanson. Au ras des pâquerettes, d'Alain Souchon. Son album de 1999. Immédiatement les souvenirs ressurgissent, ils ne me ramènent pas à cette année, mais deux années plus tôt. Mémoire de musique.
À l’été 97 j’avais fait une rencontre. Un flash pour Sylvie, la standardiste du 26 rue Salomon de Rothschild, là ou je commençais ma carrière "professionnelle". Elle était belle, la silhouette fine et les cheveux blonds vénitiens. Elle avait deux ans de plus. On s’entendait super bien.
Seul hic elle était déjà avec quelqu’un. Mais ça marchait plus trop avec son mec. Il était question qu’elle le quitte. Je lui avais proposé de venir chez moi, à Rueil. Pour le moment elle préférait rester encore quelques temps en collocation avec lui, à Poissy, et rentrer chez ses parents le week-end à Amiens.
Je lui avais proposé de passer des weekend avec moi à Rueil mais elle préférait couper avec la semaine et retrouver sa famille. On avait donc fini l’année comme ça. Une sorte de deal débile avec en perspective son déménagement de Poissy. Et peut-être qu’elle viendrait chez moi. Et puis dans la foulée son contrat s’était arrêté avec Publicis et elle cherchait du boulot. Alors on avait commencé à parler de trucs ensemble. Mais rien de concret. On était ensemble épisodiquement mais pour moi c’était déjà pas mal. Je faisais une sorte de Tony Mitchelli toujours prêt à aider et se rendre disponible. Ça faisait marrer Bénédicte et mon pote tof.
Jusqu’à février 98. Elle était parti en voiture à Amiens dans sa R5, sa caisse de merde comme elle disait. Elle n’est plus jamais revenue. Disparue à jamais. J’ai jamais eut envie d’en parler. Pour justement oublier. Et passer à autre chose.
Alors quand est sorti l’album de Souchon, au ras des pâquerettes, un an plus tard en 1999, une des chansons m’a fait mal, remuant le couteau dans la plaie. Au ras des pâquerettes justement. J’avais encore le cœur lourd de ceux qui n’ont pas d’amour.
On trouve dans cette galette une somme de morceaux tout simplement magnifiques, nostalgiques, sombre parfois et touchant toujours. L'émotion transparaît invariablement des textes comme des mélodies.
Au ras des pâquerettes est un album à tubes. On commence par Pardon, un hymne à la nature qui n'a rien changé. On pourrait demander encore pardon aujourd'hui, mais en pire.
Deux me suivent particulièrement depuis cette époque ; Le Baiser, magnifiquement sensible et Tailler la Zone, toujours d'actualité pour moi.
A sa sortie, j'ai eu l'occasion de l'écouter en live au Réservoir. Tout simplement l'un des moments de concerts les plus touchants et intimistes.
A sa sortie, j'ai eu l'occasion de l'écouter en live au Réservoir. Tout simplement l'un des moments de concerts les plus touchants et intimistes.
Et aujourd'hui encore, lorsque je l’écoute, je pense souvent à cette fille géniale, Sylvie, fragile et drôle à la fois, partie trop tôt.
Comme Ambre, elle aussi trop tôt.
Autre époque, autre histoire.
Cette chanson, c'est presque 6 minutes de bonheur et de nostalgie pour rester au ras des pâquerettes.
Un moment que seul Souchon peut nous offrir.
Comme Ambre, elle aussi trop tôt.
Autre époque, autre histoire.
Cette chanson, c'est presque 6 minutes de bonheur et de nostalgie pour rester au ras des pâquerettes.
Un moment que seul Souchon peut nous offrir.
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