Je suis un soldat, le premier long métrage de Laurent Larivière présenté à Cannes
Mettant en vedette Louise Bourgoin et Jean-Hugues Anglade, le premier long métrage de Laurent Larivière, JE SUIS UN SOLDAT, sera présenté en compétition au 68e festival de Cannes dans la catégorie "Un certain regard". Avec un sujet fort et dérangeant qui devrait faire sensation.
Présenter un premier film et se retrouver en compétition au festival de Cannes n'est pas rien dans la carrière d'un réalisateur. C'est ce que vit actuellement Laurent Larivière avec son premier long : JE SUIS UN SOLDAT.
Un sujet fort pour un premier film
JE SUIS UN SOLDAT a tout pour réussir. C'est en effet une histoire familiale forte sur fond de trafic d'animaux. Le synopsis ne laisse pas de marbre, par les deux facettes qu'il nous propose.
L'héroïne fait son retour dans le giron familial après avoir tenté de se construire sans succès un avenir meilleur. Elle doit à nouveau faire face au déterminisme social qui ronge sa famille et n'a d'autre choix que de travailler aux côtés de son oncle.
On aborde alors un monde méconnu, celui du trafic d'animaux. Sandrine va devoir s'y fondre et faire preuve d'une froideur presque désabusée, comme si c'était son seul recours.
Sandrine, trente ans, est obligée de retourner vivre chez sa mère à Roubaix. Sans emploi, elle accepte de travailler pour son oncle dans un chenil qui s’avère être la plaque tournante d’un trafic de chiens venus des pays de l’Est. Elle acquiert rapidement autorité et respect dans ce milieu d’hommes. Mais parfois, même les bons soldats cessent d’obéir...
Louise Bourgoin stupéfiante
JE SUIS UN SOLDAT nous offre un casting de premier choix avec Louise Bourgoin, choisie pour incarner Sandrine, l'héroïne de ce drame. Elle nous livre une prestation unique et puissante qui, l'on en doute pas, devrait faire date.
Elle fait face à Jean-Hugues Anglade qui campe une personnage trouble, impressionnant de charisme, presque parrain et Anne Benoit qui incarne une mère dont la fragilité et la sensibilité viennent par petites touches contrebalancer l'atmosphère violente du film.
Un réalisateur au sommet
C'est un plaisir de voir Laurent Larivière présenter son premier film à Cannes. Laurent, que j'ai eu la chance de côtoyer au cours d'un atelier d'écriture à l'INA, a déjà plusieurs courts métrages à son actif, notamment J'AI PRIS LA FOUDRE, réalisé en 2006 et LES LARMES (2010) qui ont été très remarqués.
Son regard subtil met en valeur la complexité de l'âme humaine, celle des sentiments, qu'il parvient toujours à sublimer à travers la caméra.
JE SUIS UN SOLDAT démontre sa virtuosité et son sens de l'écriture (dont le scénario a été co-écrit avec François Decodts).
Emmené par un casting talentueux, c'est pour moi la sensation de cette compétition.
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