Quand le Mur de Berlin était une star de cinéma
Le Mur de Berlin, dont on fête les 25 ans de la chute, le 9 novembre 1989, aura marqué l'histoire du cinéma. LACN revient sur quelques films autour de cet élément emblématique de la guerre froide. Des films d'espionnage, bien sûr, mais pas seulement...
L'affiche du film de Christian Schwochow, DE L'AUTRE COTE DU MUR |
Le cinéma est, on le sait, un vecteur central de propagande. A ce titre, le Mur de Berlin a été non seulement le témoin, mais aussi le personnage central de la bataille idéologique que se sont livrés capitalisme et communisme. Il suffit pour cela d'énumérer le nombre impressionnant de films d'espionnage et de films noirs.
Comment fuir l'espionnite aiguë de Berlin Est ?
Dès sa création, le Mur de Berlin a inspiré toutes les formes de tentative d'évasion. Par air, eau et terre, nombreux sont ceux à avoir tenté de fuir le bloc de l'Est. Ces histoires ont donné lieu à un sous-genre de films d'action, puisé directement à partir d'évènements authentiques et dramatiques.
On se souvient de l'excellent L'ESPION QUI VENAIT DU FROID, de Martin Ritt en 1965, avec Richard Burton à l'affiche, mais également de FUNERAL IN BERLIN, sorti en 1966 et réalisé par Guy Hamilton, qui mettait en vedette Michael Caine.
Vu d'un angle différent, parce que tourné en 1963 dans les studios est-allemands DEFA, le film de Janos Veiczi, FOR EYES ONLY, apporte un contrepoint intéressant à l'oeuvre cinématographique provenant de l'ouest.
On se souvient de l'excellent L'ESPION QUI VENAIT DU FROID, de Martin Ritt en 1965, avec Richard Burton à l'affiche, mais également de FUNERAL IN BERLIN, sorti en 1966 et réalisé par Guy Hamilton, qui mettait en vedette Michael Caine.
Vu d'un angle différent, parce que tourné en 1963 dans les studios est-allemands DEFA, le film de Janos Veiczi, FOR EYES ONLY, apporte un contrepoint intéressant à l'oeuvre cinématographique provenant de l'ouest.
Sur le sujet de la fuite, le dernier film en date est le long métrage de Christian Schwochow, qui sort ce 5 novembre sur les écrans. DE L'AUTRE CÔTE DU MUR est adapté d'un livre de la romancière allemande Julia Franck.
Ce film retrace le destin de Nelly (l'excellente Jördis Triebel, récompensée pour son rôle), une veuve qui fuit la RDA en pensant retrouver une vie meilleure à l'Ouest, mais qui va être rattrapée par son passé.
Le 9 novembre 1989, le jour où l'Histoire a basculé
Dans ce registre, le jour où le Mur est tombé a inspiré bon nombre de réalisateurs, à commencer par, à nouveau, Christian Schwochow. Dans BORNHOLMER STRAßE, un film TV sorti cette année en Allemagne, il décrit les dernières heures de la République Démocratique Allemande.
Entre comédie et tragédie, on suit les membres du poste frontière de cette fameuse rue séparant l'Est et l'Ouest de Berlin, peu avant une décision cruciale qui allait changer le monde.
La guerre froide livre ses batailles idéologiques sur grand écran
Mais, au-delà des histoires d'espionnage, le Mur a aussi été le cadre d'une confrontation de style de vie entre l'Est et l'Ouest de l'Allemagne. Outre la production de thrillers, le Mur est aussi le théâtre de nombreuses histoires mélangeant amour et tragédie.
Le cinéma a trouvé là une incroyable source d'inspiration et fait du Mur un vrai personnage de fiction.
Le cinéma a trouvé là une incroyable source d'inspiration et fait du Mur un vrai personnage de fiction.
L'amour plus fort que le Mur
WESTLER, tourné en 1985, livre un témoignage particulièrement méconnu mais tout à fait intéressant sur la vie dans le Berlin divisé des années 1980. Tourné en partie à l'est de Berlin à l'aide d'une caméra cachée, il relate l'histoire d'amour entre deux hommes séparés par le mur.
Le réalisateur allemand Wieland Speck est à l'origine de ce long métrage interdit à l'Est, dont l'histoire se confronte toujours à l'air du temps.
Le réalisateur allemand Wieland Speck est à l'origine de ce long métrage interdit à l'Est, dont l'histoire se confronte toujours à l'air du temps.
Quand le Mur inspire les plus grandes comédies
UN, DEUX, TROIS, sorti en 1961, est une comédie de Billy Wilder, qui se déroule dans Berlin juste avant la construction du mur. On y retrouve un James Cagney plus hilarant que jamais, sur fond de "développement de marque" de Coca Cola à l'Est.
Ce film est un pur joyaux, porté par un réalisateur plus tranchant que jamais dans l'humour.
Un, deux, trois de Billy Wilder avec James Cagney, sorti en 1961 avant la construction du Mur de Berlin |
Dans des registres différents, d'autres réalisateurs de renom ont célébré Berlin et le Mur. L'un des longs métrages les plus marquant est le fruit de Wim Wenders, LES AILES DU DESIR, avec Bruno Ganz et Peter Falk. Primé à Cannes, il fait figure d'icône.
Les Ailes Du Désir, de Wim Wenders, sorti en 1987 |
Mais on ne pourrait pas terminer ce petit tour d'horizon sans évoquer deux autres monuments du cinéma allemand, GOODBYE LENIN et LA VIE DES AUTRES, deux films qui ont bouleversé des millions de spectateurs dans le monde.
Les commémorations qui ont lieu cette semaine vont faire revivre à nouveau l'émotion de cet évènement, vécu en direct, minute par minute il y a maintenant 25 ans. Mais elles sont aussi l'occasion de se replonger dans quelques longs métrages d'anthologie.
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