LACN n°4 juillet-août 2002 : Clap d'humeur, faut-il tirer sur le pianiste ?

Si vous n’avez pas suivi la soporifique cérémonie de clôture du festival de Cannes, vous avez peut être échappé à la hideuse plante verte parlante Virginie Ledoyen mais en revanche, vous êtes passé à côté de l’événement du festival ; l’apparition de LA ‘’star internationale’’ (dixit Virginie qui le vaut bien), j’ai nommé Juliette Binoche, déguisée en sandwich jambon-saucisse et philosophant dans le plus pur style Sophie Marceau sur la place des animaux, des végétaux et des humains par rapport au cinéma, le tout devant une assemblée restée dubitative.







Ils faut vraiment qu’ils cessent ces discours débiles.

Bref, pour vous qui avez évité ce calvaire, voici un petit résumé. Je vous rassure cela va être moins long que la cérémonie elle même.


Cette année, le festival de Cannes s’est encore transformé en festival du film intello et chiant

La faute à plein de nouveaux pays que l’on découvre en même temps qu’ils découvrent le cinéma.

Cela donne des œuvres d’une merveilleuse spontanéité. Quelle fraîcheur en effet de voir de grandes productions venues tout droit de l’Azerbaïdjan, du Pérou ou de la Somalie, ceci pour la plus grande joie des critiques dithyrambiques de Télérama, la Vie et France Culture. (Oups, je suis un peu critique, vous pouvez m’insulter).

Quoique, il ne suffit pas d’être du Turkménistan pour tourner des films chiants, demandez plutôt à Lars Von Triers.


Après ça, venons-en aux résultats

C’est le pianiste du maniaque sexuel repris de justice et violeur notoire, Roman Polanski, qui reçoit la palme d’or pour son film qui raconte la vie d’un pianiste dans le ghetto de Varsovie.

D’où le titre. Le pianiste.

Un film moins SM que sa consœur du même nom, eh oui, n’est pas Isabelle Huppert qui veut.

Standing ovation et rafale d’applaudissements pour une de ses œuvres les plus personnelles et touchantes. Et en matière de "touchage" il s'y connaît.

A ce propos, je l’aurai bien vu lancer lors de son discours de remerciements une boutade du genre ‘’je voudrais tout d’abord remercier Charles Manson de m’avoir débarrassé de ma femme’’.

On sait qu’ils auraient inévitablement divorcé, cela lui aura donc évité un procès de plus et une pension alimentaire exorbitante. Mais bon, ceci dit cela sera peut être le thème de son prochain film.

En attendant, le pianiste sortira en octobre, cela vous laisse le temps de préparer vos gammes avant de vous précipiter comme un seul homme dans les salles. (ceci dit cela ne peut pas être pire que Dancer in the dark).


Il y a des quotas pour tout

Avant cette apothéose cinématographique, la salle du palais des festival avait vibré pour le prix d’interprétation masculine qui est revenu à … un Belge.

Eh oui, c’est un peu comme les quotas d’handicapés dans les entreprises, il faut toujours un Belge, cela nous rend plus humain.

Après le trisomique du 8ème jour (Daniel Auteuil, euh non pardon Pascal Duquenne), c’est donc l’immense Olivier Gourmet qui reçoit le précieux diplôme pour le film des frères Dardenne.

Pendant qu’on est dans les minorités opprimées, parions que l’année prochaine le lauréat sera sans doute un corse.

Lançons donc un appel solennel aux jeunes talents corses refoulés des castings du Loft, de la Star Academy ou de l’énorme casting de ‘’La bande de Drugstore’’. Leur avenir est sur la croisette.


Nouveau record à Cannes

Pour finir, le prix de la plus courte apparition sur scène ou de la remise de prix la plus rapide de l’histoire, je veux parler du grand prix du jury, attribué à Aki Kaurismaki, réalisateur de ''l'homme sans passé'' et accessoirement autiste, agoraphobe.

On peut se demander ce qu’il faisait a Cannes. Moi je veux bien ta place, mec. Bon, après j'ai pas forcément son talent.


Il y a du positif ?

Eh oui. Seul point positif, l’attribution d’un prix pour un documentaire. Après un couronnement aux oscars, le ‘’docu’’ semble avoir le vent en poupe.

Pour preuve, ce prix qui va à une critique assassine de la société américaine et de la légalisation des armes a feu.


La vieillesse est un naufrage

Cette soirée mémorable s’est conclue sur la projection d’un film qui fera date dans les annales pour la médiocrité de son interprète (Patricia Kass toi !), qui aurai mieux fait de s'attacher à chanter (mal) dans les soirées des croisières Costa ou autres animations de supérettes, plutôt que de se rendre sur le tournage.

Bref, un film poussif, made in Lelouch, aussi poussif que ‘’Hollywood Endings’’ dans lequel Woody Allen touche irrémédiablement à sa fin, ô drame pour un film sensé faire l’ouverture. Quand on vous dit que la vieillesse est un naufrage.

Cela dit, le seul film à avoir titillé la croisette, sans heureusement rentrer dans les annales du festival, c’est ‘’Irréversible’’.

Il était là pour faire parler de lui et cela a marché. Violence gratuite et sexe à gogo dans ce navet aussi mauvais et trash que le sombre ‘’Baise moi’’.

S’il y a un bon côté, on peut se dire que, à l’instar de son prédécesseur, ce film devrait faire un tabac dans les cités et autres ghettos et relancer les entrées dans les caves et autres parkings souterrains (entrée gratuites pour groupes masculins uniquement accompagnés d’une fille).

Voilà, c’était un petit billet de mauvaise humeur cannoise, rassurez vous la prochaine LACN sera normale, rendez vous donc dans un an dans pour cette fois un autre billet de bonne humeur cannoise (?).

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