LACN n°10 juillet-août 2003 : Zoom sur deux projections test
Une fois n’est pas coutume, LACN n’a pas l’habitude d’entrer en détail dans les sorties ciné, en revanche LACN ne peut résister à la tentation de vous faire partager 2 sorties ciné bientôt programmées. Surtout parce qu'on les a testées.
En projection test
- Interstate 60 (date et sortie non définie) présent au dernier festival du Film de Paris
- Blueberry, prévu le 26 novembre 2003 dont LACN va vous faire découvrir la projection test.
Deux films qui traitent du même thème mais de manière totalement différente.
Il s’agit dans les deux cas pour le héros de partir en quête du sens de la vie et de répondre à des questions existentielles qui le hantent.
On assiste à un parcours initiatique sous la forme d’une comédie dans ‘’Interstate 60’’ qui dans ‘’Blueberry’’ prends des airs de western mystique.
Blueberry en test
Commençons par ‘’Blueberry’’, le prochain long métrage de Jan Kounen (à qui l’on doit ‘’Doberman’’) avec en vedette Vincent Cassel.
Le film est actuellement en post production et a fait l’objet le 4 juin dernier d’une projection test organisée par Jan Kounen.
L’objet de ce test était de déterminer l’accueil du public devant une version du réalisateur que (si on est gentil et de bonne humeur) l’on peut qualifier de provisoire et d’apporter des retouches sur un montage qui risque certainement de changer d’ici à la sortie.
En guise d’entrée en matière, un mot de Jan Kounen qui en appelle à la franchise des sondés en précisant qu’il s’agit d’une version encore à retravailler.
Le film passé au crible
Effectivement, à l’écran cela ressemble en effet à la projection d’une copie piratée sur Internet.
Le générique de début et de fin n’est pas encore monté, la bande originale est en phase de composition, la bande son est proche de la version finale sans toutefois la spatialisation du son et les effets Surround, ce qui l’apparente à du Mono.
Les effets spéciaux ne sont pas finalisés ; certains effets n’apparaissent pas à l’écran, des numérisations de décors manquent tandis que les couleurs ne sont pas définitives sur certains plans séquences et doivent être retouchés à la palette graphique.
En dehors de ces détails techniques que l’on peut éluder, l’étude porte surtout sur le contenu, l’intérêt et l’enchaînement de certaines scènes, la crédibilité du récit et sa compréhension par les spectateurs.
Verdict du public
C’est là que le bas blesse.
Le récit se focalise sur la vie de Mike Blueberry ; recueilli à l’adolescence par des chamanes indiens après avoir assisté au meurtre d’une prostituée, Mike va vivre en étant imprégné par leur culture.
Devenu marshall de la petite ville de Palomito, il va partir en quête de son passé et tenter de trouver les réponses aux questions qui ne cessent de le hanter, notamment au sujet de ce meurtre.
Il retrouvera le soi disant coupable de ce meurtre au cours d’une expérience mystique qui répondra à ses questions.
Voilà pour le pitch.
Raconté de cette façon, le récit apparaît plutôt confus.
C’est ce que va préciser la projection test avec toute une série de questions ;
- l’accueil du film et sa classification comme western mystique
- la fidélité par rapport à la BD
- la cohérence du récit
- la profusion des effets spéciaux
- le montage
- le défilement du récit scène par scène
- la psycholoqie du personnage principal et des personnages secondaires
L'oeil de LACN
A première vue, Blueberry est un film qui se révèle poussif et confus, manquant de rythme et handicapé par une utilisation trop importante d’effets spéciaux, notamment au cours des nombreuses scènes de rêve, de flashback et d’expériences mystiques.
Seul un montage efficace pourra rendre le film fluide et compréhensible. Mais Dieu que c’est long ! Et ennuyeux ! il reste donc pas mal de travail…
A vrai dire, la question même de l'intérêt du film se pose tant il n'atteint pas clairement son but.
Le film se noie dans une masse d'effet psychédéliques sensés soi-disant symboliser la vision chamanique.
Mais j'ai eu l'impression d'un film de drogué en sevrage, nostalgique de ses années de dope. Ecrit par un drogué. Filmé par un drogué. Monté sous acide. Qui se prend au sérieux et qui a oublié son message essentiel, et sa poésie.
Pour moi, le chamanisme mérite mieux mais surtout pas ça. Et même Texas Ranger, avec ses visions d'aigle en vol, fait mieux. C'est dire.
Interstate 60
A l’inverse, ‘’Interstate 60’’ de Bob Gale n’est pas concerné par une mise en scène poussive.
Cette épopée lyrique suit un jeune homme (Neal Oliver), à la recherche de réponses à des questions existentielles que l’on se pose tous ; qui suis-je, ou vais-je, etc.… ?
Neal, artiste dans l’âme, est en confrontation directe avec son père qui veut absolument lui faire suivre des études d’avocat.
Le jour de son anniversaire, il fait la rencontre de O.W. Grant (Gary Oldman), un personnage surnaturel qui a la particularité d’exaucer les vœux.
Cette rencontre va lui ouvrir les yeux.
O.W. Grant parvient à lui faire comprendre que pour trouver les réponses à ses questions il doit se rendre sur la côte est en suivant l’Interstate 60.
Guidé par son instinct et sa Magic Eight ball (yeeesss, comme la mienne…), il se retrouve sur cette route qui n’existe sur aucune carte et entame un voyage initiatique et rocambolesque.
Si vous voulez savoir s’il rencontre ou non la femme de sa vie, rendez vous en salles dès la rentrée prochaine voir ce film rafraîchissant qui donne notamment l’occasion de retrouver Gary Oldman, Christopher Lloyd et Michael J. Fox, aux côtés d’un Chris Cooper hilarant en bombe humaine. A ne pas manquer.
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